Un Patrimoine esseulé !
Le guide aussi …
Eglise de l’ancien prieuré du XIIIème d’Espagnac St Eulalie, construction, comme bien d’autres, détruite et reconstruite, suite aux guerres de religion dans le pays. Point d’tape remarquable pour les marcheurs du chemin de St Jacques, qui ont quitté Figeac, autre monument historique et patrimonial du Quercy, avant de descendre vers Cahors, et rentrer pleinement dans les terres occitanes avant de traverser les Pyrénées, et aborder le versant espagnol et la dernière « ligne droite », si l’on peut parler ainsi ! Ces pèlerins-là n’ont pas fait la boucle de Rocamadour, autre variante du chemin…
Mon guide patrimonial est assis au dernier rang avec un livre à la main : Espagnac ; porte comme titre.
L’église est à nous, et personne est là pour admirer ce chef d’œuvre à l’ombre du prieuré qui n’héberge plus « les augustines » qui durant des siècles ont habité ce lieu ; c’était leur église puisque ce village n’était que prieuré et il n’est devenu village qu’après leur départ, et aujourd’hui, seuls les pèlerins et les touristes visiteurs apportent une note de vie autour de ce magnifique village – Espagnac-Ste Eulalie – de la vallée du Célé au pied des falaises du Causse où les opérateurs de téléphonie plantent leurs araignées métalliques pour assurer un brin de connectique dans ces parages perdus…et déranger par conséquent notre tranquillité ; un bref instant sans sonnerie du téléphone.
Aymeric Hebrard de St Sulpice, ancien évêque de Coïmbra, au cours d’une période où le Portugal était une province espagnole, repose, avec sa dame, dans les lieux, puisqu’il fut le mécène du prieuré, grande famille noble du Quercy…mon guide a laissé son ouvrage pour nous donner des savantes explications, au sujet de ma première question : pourquoi les murs sont recouverts de petits trous rectangulaires ! mais les experts du Patrimoine, sont passés par-ci par-là,tout dernièrement pour sonder les murs aux besoins de leurs recherches savantes, sans que le debriefing ait eu lieu…Nous en saurons davantage bientôt. Et coïncidence de l’histoire, son dernier descendant mâle périt – en jeune et valeureux sous lieutenant – sur le front de la Grande Guerre, en combattant autrement pour la France…
Un couple pénètre dans l’église et ressort aussitôt ; une autre expression d’un patrimoine bien fugace …et désinvolte.
De propos en propos, notre guide n’ayant pas l’accent occitan, il fallait découvrir qu’il s’agissait d’un breton, de la plus bretonne des villes côtières, Douarnenez ; un breton émigré en pays du Causse de Quercy : j’ai découvert le Quercy en 2009, et depuis je me suis installé là !
Ah le veinard …
Dans le Causse du Quercy 